The Chicago Sun Time

Le Chicago Sun Times, neuvième dans l’ordre des plus grands quotidiens américains (470.548 copies/jour) nous chante ce matin la gloire du président sortant sur tous les tons et sur toutes ses pages.

On le comprends : Obama n’est-il pas l’enfant du pays ? On le lui rappelle avec, me semble-t-il, une insistance légèrement déplacée : car l’enfant du pays n’a aucunement l’intention de retourner vivre au bord du grand lac. Il a choisi, nous a-t-il dit lui même hier, de s’installer «au moins pour un an »  dans la proximité de Capital Hill. Washingtonnien un jour, Washingtonien toujours.

Et puis ? Les problèmes ordinaires dans la capitale de l’Illinois, déjà assez tourmentée par ses propres démons sans qu’elle ait encore à prendre en charge les soucis de la nation entière. Ah ! Heureusement qu’il y a le sport, pour nous donner à lire autre chose que les petites misères quotidiennes.
_________
lmg

Lundi : Le Washington Post

Nous commençons la semaine avec le très célèbre et jusqu’ici très sérieux  Washington Post, dont le tirage quotidien approche les cinq cent mille – 474.767 exactement. Le Washington Post est huitième dans la liste des plus importants quotidiens américaines.

La lecture du Washington Post nous laisse dans ambiguïté : d’un coté, le journal reste dans l’opposition et continue de soutenir les libéraux ; de l’autre, cette opposition se teinte d’une nuance amicale, soigneusement cachée sous les lieux communs. On ne donne pas raison à Monsieur Trump, pas encore ; mais on commence à donner tort à Monsieur Obama. Ce serait une attitude « à la »  Washington, je n’en serais pas étonnée.

En ce debut de semaine, la dernière avant celle de l’intronisation du nouveau president américain, on ne parle plus des démêlés américano-russes en matière de cyber-piratage ; il semble que la page soit rapidement tournée. Les dérapages de dernière minute du président actuel ne font même plus sourire : ils agacent, il faut les oublier. Vite.

Remplaçons les par l’équivoque, l’incontrôlable, ce qui jusqu’ici a fait la gloire d’une certaine presse : l’insinuation, le soupçon, même s’il est infondé. La peur ne demande qu’à s’épanouir dans l’esprit des lecteurs les mieux avertis. Certains journalistes sont passés maîtres dans l’art de l’équivoque. La palme revient à John Wagner and Ylan Q. Mui dans leur article intitulé : « Trump confidants serving as presidential advisers could face tangle of potential conflicts « 

C’est un modèle dans l’art d’insinuer, et de dire sans dire tout en disant ; un style qui a fait son apparition il y a quelques mois et qui disparaîtra sous peu, espérons-le. Mais en attendant, nous avons ici un modèle du genre qu’il m’a semblé essentiel de tirer de l’ombre.

Bonne lecture, les petits loups.
_______
lmg