On en parle, on la chante, on la dessine, on la danse, on l’espère, on prie pour l’obtenir, pour soi, pour nos amis, pour les voisins.
Elle est fragile, elle est timide, elle est une colombe. Lire la suite
On en parle, on la chante, on la dessine, on la danse, on l’espère, on prie pour l’obtenir, pour soi, pour nos amis, pour les voisins.
Elle est fragile, elle est timide, elle est une colombe. Lire la suite
P R E S S E E C R I T E
Non exhaustive, et uniquement européens et québécois.
En bleu, les grands quotidiens contactés et la date du contact Lire la suite
Du journal francais l’INDEPENDANT, ce matin, en réponse à la question » Avec tout le respect que je vous dois, j’ai 2 questions : 1) Savez-vous qu’au moment où vous me lisez, 43 pays au monde, sur les quelques 200, sont en GUERRE ? 2 ) Et si vous le savez, POURQUOI N’EN PARLEZ-VOUS PAS ? » Lire la suite
Qu’allons-nous faire en ce dimanche ?
D’autant plus qu’il va faire beau ( méga-beau, dirait ma petite-fille, je l’adore !) Donc, oui, méga-beau après les vents océaniques qui ont dispersé hier sur ma pelouse le contenu d’un sac mal ficelé plein de vieux papiers ! bon exercice d’assouplissement, madame .
Et puis ? et puis, je sais pas : promenade ? Visite du vieux village Shaker, deux heures de route ? Se risquer jusqu’à l’expo des maisons neuves ? Fouinage chez les bouquinistes réunis, j’y trouve parfois des livres en français pour 1 $, et je dévaste la place ? Ou rien : rester tranquille dans le jardin, faire la causette avec Beth, rire aux histoires de mon petit voisin Jeremy, 8 ans ? Regarder l’écureuil hardi creuser des trous dans le jardin pour y enfouir prestement ses noix de cajou ? Tailler un peu les arbustes, entre deux chapitres de ce livre redécouvert, de Benoîte Groult (1) ?
Prendre le temps comme il vient et l »envie dans le sens qu’elle veut. Ecrire n’est pas prévu au programme du dimanche, écrire demande du temps, du calme, et les portes fermées sur le monde tel qu’il est.
Je vous souhaite à tous un excellent dimanche, de ceux dont on se demande, arrivés à l’heure du sommeil, ce qu’on a bien pu faire pour se sentir si heureusement fatigués. Et la réponse est « rien » : une journée gratuite, sans rien devoir à soi ni à personne.
Le temps nous vient au compte-goutte, seconde après seconde, régulièrement : y penser et n’en laisser échapper aucune.
lmg
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(1) La touche étoile, de Benoîte Groult, 2006
J’en parle aujourd’hui car l’entreprise de Céline, Héloïse, Manon, Christine, Charles, Damien, Paul et les autres me poursuit depuis que j’ai été invitée sur leur blog, intitulé L’ALCOOL DES AUTRES.
Des blogs sur l’alcool et l’alcoolisme, il y en a des centaines. Celui-ci ne traite pas de l’alcoolisme per se, mais des dégâts de l’alcoolisme DES AUTRES sur celui ou celle qui n’est pas touché par cette « maladie » ( c’est ainsi que l’on nomme pudiquement l’addiction à l’alcool dans le cercle de la psy-nationale). Disons-le autrement : Alcool des Autres raconte, à travers de courtes histoire toutes vécues, ce que l’alcool de X a eu comme impact sur Y et Z en passant par A, B, C et des milliers d’autres, tous sobres et innocents.
Céline, fille, femme et mère d’alcooliques décide un jour d’écrire pour se sauver. Elle se cache sous des pseudos, elle tourne autour des sujets quelconques avant de se décider à lancer les seuls mots qui l’aideront à sortir de son malheur. Jusqu’au jour où …
Mais je n’en dirai pas plus. Il faut lire ce blog, y participer, le faire connaitre. Sauf si pour vous l’alcoolisme est une maladie qui ne vous touche pas, je veux dire : pas encore. Car attention : l’alcoolisme touche tout le monde, un jour ou l’autre. Pensez-y.
http://alcooldesautres.wordpress.com/
J’ai failli oublier : si vous avez des histoires, expérience vécue, émotions, textes, souvenirs, quoique ce soit que vous voudriez une fois pour toute mettre en mot et lancer aux quatre vents du Net, n’hésitez pas : mettez-le en commentaire, sous pseudo – avec votre vrai adresse email qui ne sera connue que de Sept2000, le metteur en page. C’est aussi lui qui éditera vos mots sur le blog – en signant avec le prénom que vous aurez choisi en pseudo.
Moi ? je n’ai pas encore écrit, mais je cogite. Et oui, bon, je signerai Lise, vous saurez me reconnaître, je crois ? 🙂
How many roads must a man walk down before you call him a man ? *
ton pas s’allonge dans la poussière sous le soleil. Dans les ornières ton pas s’allonge, tu suis la route et sans savoir. Tu marcheras jour après jour, sous le soleil dans la poussière, et recommence au chant du soir. Dans la poussière sous le soleil, la route est longue, combien de route marcheras-tu sans bien savoir la pluie le vent. Sous le soleil et parfois rire, souvent pleurant, sur cette route. Marche sans cesse et suis la route comme les autres. Ne compte pas. Suivre la route, marcher dans l’ombre ou au soleil. Marche la soif, marche la faim, tu marches encore, sans t’arrêter. Un pas un autre la route est longue, n’arrête pas.
Combien de routes, combien de pas, combien de soleils, combien de poussières, combien de pierres sous tes souliers ?
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28 aout 2013
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Bob Dylan : Blowin’ in the wind
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1 ) ( heu ? c’est aussi mon premier essai d’édittice de e-book j’ai donc besoin de toute votre amicale indulgence en ce qui concerne aussi la mise en page, le graphisme and everything else in between. )
Et pour écrire ensemble, on fait comment ?
On vient sur l’Ecritoire, et on essaye autant de fois qu’il faut.
C’est dificile, mais quand on y arrive, c’est vaincre l’Annapurna .
Ecrire, c’est aussi se laver des souvenirs acides et corrosifs.
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Lise Genz 2002
Pour Ariana, en guise d’exemple, comme promis ici
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Fallait pas.
Fallait pas, fallait pas, fallait pas.
Y aller. Y revenir. Le retrouver.
M’avait pourtant prévenue, mon amie-qui-me-connait-bien.
Celle qui sait qui je suis à l’intérieur.
M’avait pourtant bien dit que j’en reviendrais la tête basse et la queue figurativement entre les pattes. M’avait pourtant mise en garde, l’amie. M’avait rappelé les non-sens et les contre-sens, les injures et les insultes, les dérisoires déraisons, et les pirouettes limites tendances Maupassant, sans parler – parlons-en ! – des goûts et des non-couleurs qui signent le tableau clinique. Mince, me disait-elle, tu ne te souviens plus de qui tu es ? De tout ton toi ? Tu ne te souviens pas comment, chaque fois, tu te retrouves en morceaux, éclatée ? Tu ne te souviens pas, la dernière fois ?
C’était il y a longtemps, lui rétorquais-je alors, pour l’amadouer et m’en sortir, entêtée que je suis quand ça me prend dans mes neurones, de recoller les morceaux, de reconstruire et il faut garder le regard sur la ligne d’arrivée, amen.
Eternelle idiote, je suis de la race des femmes battues, je suis de la race de celles qui en redemandent. Non, pas qui en redemandent : mais qui te absolvo in aeternam. On appelle aussi cela de la générosité, de l’ouverture d’esprit, tout ça : moi je dis que c’est de la connerie.
M’avait donc pratiquement interdit d’y aller, l‘amie-qui-me-connait-comme-ma-poche et plus. Qui, elle, sait ; pas aveugle.
J’y suis allée quand même, en douce. Je lui ai même menti, par lâcheté. Non, par prudence. Parce que je voulais y aller. Même si, quelque part au coin de mon bois je savais d’avance que la multinième rencontre serait, comme les précédentes, vouée à l’échec. Mais je suis têtue, je l’ai dit et ce n‘est pas une qualité, je sais, je sais.
L’expérience, je voulais la refaire. Encore une fois. Une dernière fois. Là où la machine avait grippé en tant d’autres occasions, je saurais bien aujourd’hui mettre de l’huile, pensais-je.
C’est ainsi qu’on se trompe, ainsi qu’on se met, jusqu’aux omoplates, le doigt dans l’œil. Et ça fait mal, j’en suis témoin.
Fallait pas, fallait pas, fallait pas. Ni accepter d’aider. De quelque façon amadoueuse que ce soit demandé. De quelque façon agréable pouvait-on me le présenter. De quelque façon amicale serait l’approche : se méfier, et ne pas y aller. Fallait pas, fallait pas, fallait pas.
Parce que les gens ne changent pas. Parce que leur scénario est à répétition, du rabâchage sans aucune imagination. Parce qu‘ils ne se renouvellent pas et qu’ils remettent les pieds dans les vieilles traces : ils marchent, front baissé et à pas lourds, comme les bœufs vont à l’abreuvoir, avec la même force tranquille – et il y en a pour croire que c’est un compliment.
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Tombée de haut, le bec dans la poussière, j’ai ramassé les morceaux : surprise que cette fois la peine ne soit pas au rendez-vous ; surprise qu’il y ait colère et dérision, et d’avoir appris quelque chose, d’avoir retrouvé ce que j’avais perdu, qui m’est ainsi redonné, plein et rond et sans failure : moi.
Ce mot magique, petit, trois lettres, me réconcilie avec tout le reste.
à la poétesse Christiane de Rémont, qui n’a pas oublié Alice,
et pour qui un chat qui sourit est chose courante
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lle se demande si elle a rêvé ou non. Comment expliquer un chat qui sourit, une reine de cœur, une montre qui galope ? Et le passage à travers le miroir ?
Elle s’est endormie au pied de l’arbre, il n’y a rien d’extraordinaire, et le sommeil a fait le reste ; tout le monde le lui serine chaque fois qu’elle essaie de raconter son aventure. Tout le monde, même Maman, même Jeremy.
Elle raconte sans cesse et tout y passe. Tout ? Non. Il y a le secret, la part d’elle éclatée là-bas, quelque part entre feuille et racine, ce qu’elle a vécu quand elle est entrée dans le Champs des Détritus. Jusque là elle croyait que le monde était propre, immaculé, parfumé. La salle de bain de sa mère, mais en mieux. Une sorte de bonheur brillant et lisse. C’était avant la traversée du Champs.
Un chemin en profondeur. On ne passe pas horizontalement dans les rejets du monde, on y descend et c’est un puits sans fin. Elle a glissé par mégarde sur une peau de banane ayant accéléré sa chute. Placée là à son intention, mais elle ne l’a su que plus tard.
Quand on est à l’air libre, on peut reconnaitre les stockages des déchets à l’odeur, que ces endroits soient publics ou non. Sous terre c’est le contraire : il n’y a qu’un parfum, noir, obscur ; un mélange acide, minéral et végétal. Ca sent la misère, ici, de façon têtue. Têtu comme le propre, talc et savon, dans la chambre de Jeremy nouveau-né. Il y a ainsi des parfums tenaces qui s’évanouissent lentement et qu’on retrouve soudain, des années plus tard, porteurs d’émotions. L’odeur de la terre et des ordures l’a poursuivie tout le temps qu’a duré la descente. Elle se souvient aussi d’un long frisson de désespoir, et d’avoir serré les dents, retenu sa respiration, dans un réflexe de survie.
Elle ne sait pas combien de temps elle est tombée, bras ballants, cheveux retroussés. Au début elle s’est concentrée sur elle-même, refusant de reconnaitre ce qui l’entourait, débris, objets cassés, verre, porcelaine, et des angles parfois tranchants, dangereux. Elle frôlait la mort, l’essentiel était de ne pas se faire blesser. Ne pas donner prise. Se faire légère et pesante à la fois. S’arrimer à soi-même. Ne compter que sur sa propre force. Défaire le doute, refuser le tremblement. Avaler les larmes.
Plus tard, elle s’est habituée à l’odeur métallique et au silence. C’est alors qu’elle a vu l’ours éventré, la poupée sans tête, les vieux vêtements, le livre aux pages arrachées. Toute une violence silencieuse, qui l’entourait et l’étourdissait plus que mille cris.
Elle ne sais plus comment elle a bien pu remonter à la surface, à l’air libre. Elle se souvient d’avoir ouvert les yeux – tiens, elle les avait donc fermés ? A quelques centimètres de sa pommette gauche, le bonnet de lin de sa poupée favorite, des fleurs de carottes. Au dessus d’elle, les dessous juponnant des branches. Dans son cœur, une infinie tristesse.
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C’était il y a si longtemps qu’elle ne peut plus mettre un chiffre sur l’âge qu’elle avait alors, une petite enfant, six ans, sept ? Mais les images et les souvenirs sont restés intacts, plus clairs, plus brillants que sur les photographies où elle est représentée le plus souvent avec Jeremy, pour son anniversaire – lequel, lequel ? – ou Noël, ou en vacances au bord de la mer et armée d’épuisettes d’un autre âge.
Elle a passé sa vie à oublier. Le reste de sa vie. Ce soir, elle sait qu’elle a échoué : ils sont là avec elle, les rejetés, les personnages de son long parcours sous terre. Ils la narguent : c’est elle qui ne fait plus partie de leur clan, ils ne la reconnaissent pas. Exclue du monde des ordures. Interdite de déchetterie. La vieille dame qu’elle est devenue en rirait. L’enfant d’hier contemple la sentence sévèrement.
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On l’a retrouvée au matin, couchée dans l’herbe, au pied de l’arbre, celui qui a poussé incongrûment au sommet du monticule ; là où, il y a longtemps, un siècle peut-être, on a déversé des centaines de camions d’immondices, puis des dizaines de camions de terre, pour cacher les ordures. Peu de gens le savent ou s’en souviennent. Le monticule est au centre d’un parc de loisirs, les enfants y jouent en liberté ; un peu plus loin, on a construit un bassin avec des dauphins bleus en plastique façon pierre et une fontaine d’où coule une eau dont la couleur change toutes les trente minutes. Tout le monde prend des vidéos, les enfants n’ont pas le droit de jouer dans le bassin, encore moins de s’y baigner, un illuminé un jour a écrit un article sur facebook et il parlait de radioactivité. Depuis les autorités ont eu peur, et l’accès du bassin est interdit.
On l’a retrouvée endormie, croyait-on, jusqu’au moment où on a essayé de la réveiller et c’était peine perdue. Alors, ils ont compris.
Quand on a voulu prévenir ses proches, on a découvert qu’elle était seule au monde.
Seule, Alice. Oubliée.
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4 mai 2011
Exister à l’extérieur de nous, voici une expression qui me plait ; ou qui, plutôt, ne me plait pas, ne me convient pas, mais que je trouve intéressante, pour l’avoir vécue dans le passé, pour la voir vécue aujourd’hui chez ceux qui, à tout âge, sont encore balbutiant devant l’apprentissage de la vie.
Donc, correction : NE PAS exister à l’extérieur de nous. Au contraire, vivre pour ce que nous sommes nous. Refuser de coller à une autre image.
Si d’aventure un autre, une autre, des autres agissent comme des aimants – y compris les plus purs aimants eux-mêmes, ceux qui nous aiment – s’en écarter doucement. Il n’y a que ce moyen pour retrouver l’identité perdue.
Et si « s’en écarter » signifie nous déchirer ? Alors, le mal est profond et notre existence intérieure est bien mal en point.
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Samedi 7 avril 2012 : recueillement, silence. On ne parle plus, on ne fait plus de bruit, on pense. On n’allume pas la télé, on ne fait pas de musique, on ne chante pas, on ne siffle pas, à peine si on respire. On pense.
Un jour par an, le Samedi Saint, on se recueille, on se re-cueille, on se met en brasses, on réunit nos pensées en bouquet. On l’offrira demain avec la joie de la résurrection, ce bouquet. Qu’il soit fait de joies et de sourires, d’amour et de légèreté, et que nos pensées restent si fines qu’on puisse les voir s’envoler vers les autres.
En ce samedi spécial, dans l’attente de l’explosion de joie pascale, je pense à vous tous qui passez par ici. Et pour vous, sourires silencieux.