Il y a des jours où la Chron se sent terriblement Américaine ; des passages de temps, comme celui que nous vivons un pied dans le futur absolu du 6 Novembre, l’oeil rivé à ce mardi, le 1er du mois prochain, où nous balancerons le président actuel pour en mettre un autre à la place, ; ou, au contraire, nous le conserverons à la Maison Blanche pour quatre prochaines années et le verrons blanchir un peu plus chaque mois. Au fil de guerres, traitrises, banqueroutes et autres réjouissances. Vieillir en Présidence, c’est vieillir plus vite que le commun des mortels.
La Chron et son Monsieur, comme chacun sait, ici, ne sont pas jeunes. Tous deux à la retraite, dont un forcé ; tous deux soudain plein de loisirs et de temps à perdre ; tous deux conscients que le temps devant eux ne se mesure plus en nombre de deux chiffres, peut-être ; tous deux d’accord qu’il y a « quelque chose » à faire, et que c’est urgent. Mais quoi et surtout, comment ?
Les voici ce matin comme Colomb à bord du Santa Maria, comme les Pilgrims en vue des côtes de Providence ( Massachusetts) émergeant vaguement du brouillard le 20 decembre 1620 : les voici découvrant un nouvel aspect de leur amérique. Les voici dans l’inconnu, l’un qui devrait pourtant savoir depuis toujours, l’autre résolument hérissée de questions pointues devant cette ignorance. Les deux, s’acharnant sur ce mot qui dit la même chose en francais et en anglais : testament.
Pour vous lecteurs et lectrices établis aux USA une chose est sûre : Vous pouvez, peut être, penser qu’étant Français les lois américaines ne vous concernent pas si vous êtes pour seulement quelques années aux USA et que c’est la loi française à laquelle vous êtes habitués qui va prévaloir. Détrompez-vous.
Tous les biens immobiliers qui sont situés aux Etats Unis obéissent à la loi américaine quel que soit votre lieu de résidence ET si vous êtes domicilié aux Etats Unis (ou que vous êtes Américain), tous les biens que vous avez dans le monde sont également soumis à la loi américaine.
Or, que dit la loi américaine au sujet de ce qu’il adviendra de vos biens lorsque vous ne serez plus là pour taper du poingt sur la table et faire respecter votre volonté ? C’est ce que nous devons savoir. Et ce que nous savons, pour l’instant, tient en ce que chacun doit faire : un testament. Le seul bouclier, la seule protection contre la rapacité des malfaisants.
L’âge n’intervient pas. Nous connaissons un jeune monsieur de 13 ans qui vient de faire son « will » parce qu’il entend léguer sa collection de balles de base-ball, qui lui vient de son grand-père, à son jeune oncle. Le reste, dit-il, n’a aucune importance. C’est beau, à 13 ans, d’être ainsi détaché des biens de ce monde. Nous lui souhaitons longue vie, et plusieurs dizaines d’autres « wills » futurs.
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